Holding en Suisse : définition, avantages et création
En Suisse, la holding est un outil stratégique pour regrouper des sociétés sous une même structure. Elle offre des avantages fiscaux, facilite la gestion de groupe et simplifie la transmission d’entreprise. Découvrez son fonctionnement, ses atouts et les étapes clés pour créer une holding en Suisse.
Qu'est-ce qu'une holding ?
En droit suisse, une holding est une société dont le but est de détenir et de gérer des participations dans d'autres sociétés (filiales). À la différence d'une société d'exploitation, elle ne réalise pas d'activité commerciale directe ou seulement de façon accessoire. Son rôle est de rassembler et de gérer plusieurs entreprises sous une même entité.
On en distingue deux types. La holding passive se contente de détenir des titres financiers dans d'autres entreprises pour encaisser des dividendes ou des plus-values lors de cessions. La holding active, en plus de ce rôle, rend des services à ses filiales (par exemple, en matière d'administration, de gestion financière ou de stratégie).
Pourquoi créer une holding en Suisse ?
La Suisse est un lieu attrayant pour les holdings en raison de sa stabilité politique, de son régime fiscal concurrentiel et de son système juridique fiable. La création d'une telle structure peut avoir plusieurs objectifs :
Avantages fiscaux
Les sociétés holdings profitent en Suisse de la réduction pour participations. Si une holding possède au moins 10% du capital d'une entreprise ou une participation d'une valeur vénale d'au moins un million de francs, les dividendes perçus sont largement exonérés d'impôt. Les plus-values de cession de participations substantielles (au moins 10 %, détenues depuis un an) peuvent également profiter d'exonérations fiscales importantes.
La holding permet également de constituer un groupe TVA. Ce dispositif permet d'éviter la taxation des services entre sociétés du même groupe et de simplifier la gestion administrative.
Avantages stratégiques
Au-delà des considérations fiscales, la holding permet une gestion centralisée et cohérente. Elle peut mettre en commun certaines fonctions support (comptabilité, paie, administration) et diminuer les coûts de duplication des services. Elle renforce également le pouvoir de négociation auprès des banques qui regardent souvent la solidité du groupe. Enfin, elle permet la réallocation des ressources : les profits d'une filiale peuvent servir à financer la croissance d'une autre.
Avantages juridiques et patrimoniaux
La holding permet de piloter un groupe de sociétés par le biais d'une seule société. Elle sépare les risques de l'activité opérationnelle des filiales, préservant les actifs stratégiques. Elle est aussi un instrument de planification successorale ou de transmission d'entreprise, en centralisant toutes les participations dans une seule entité.
Les limites et inconvénients
La constitution d'une holding n'est pas sans contraintes. Elle entraîne des coûts supplémentaires (constitution, gestion administrative, obligations d'audit) et nécessite une organisation comptable rigoureuse. Dans certains cas, elle rend obligatoire la présentation de comptes consolidés.
Il faut aussi respecter les conditions posées par le droit fiscal suisse pour profiter des régimes de faveur. Une mauvaise planification peut entraîner la perte des bénéfices escomptés.
La fiscalité post RFFA
Jusqu'en 2020, certaines sociétés holding profitaient d'un régime fiscal particulier au niveau cantonal. La RFFA a aboli ces privilèges, mais les cantons ont dans le même temps réduit leurs taux d'imposition sur le bénéfice.
Aujourd'hui, la Suisse reste très compétitive. Les taux réels d'imposition sont d'environ 14 % à Genève, 13,8 % dans le canton de Vaud et parfois inférieurs à 12 % dans d'autres cantons. Combinée à la réduction pour participations, cette fiscalité maintient la Suisse parmi les places les plus attractives pour les holdings.
Comment constituer une holding en Suisse ?
La constitution d'une holding exige une réflexion et le choix de la forme juridique adéquate. Trois possibilités :
Création directe : création d'une nouvelle société (SA ou Sàrl) qui prend ensuite des participations dans d’autres sociétés.
Montage par le bas : une entreprise crée une nouvelle société et lui donne son activité. L’ancienne devient la holding, la nouvelle continue l’activité comme filiale.
Montage par le haut : les associés créent une nouvelle société et y mettent leurs parts. Cette nouvelle société devient la holding qui possède directement les autres sociétés.
En pratique, la création directe est la plus simple et la plus courante.
SA ou Sàrl ?
La holding peut être constituée sous la forme d’une SA (société anonyme) ou d’une Sàrl (société à responsabilité limitée). La Sàrl exige un capital de départ de CHF 20'000, entièrement libéré. Son principal inconvénient est le manque de confidentialité : les associés sont inscrits au Registre du commerce et donc publics.
La SA exige un capital minimum de CHF 100'000, dont au moins CHF 50'000 doivent être libérés au départ. Son avantage est l'anonymat des actionnaires, seuls les administrateurs figurent au Registre du commerce.
Obligations comptables et légales
Comme toute société, la holding doit tenir une comptabilité et établir des comptes annuels. En fonction de sa taille, elle peut être soumise à un contrôle limité ou à un contrôle ordinaire par un réviseur agréé. Si elle possède plusieurs sociétés significatives, elle doit établir des comptes consolidés.
Conclusion
La holding est un outil juridique et fiscal permettant de structurer, protéger et développer un groupe d’entreprises. En Suisse, elle bénéficie d’un environnement fiscal compétitif et d’une grande sécurité juridique.
Chez NewCo, nous vous accompagnons pas à pas dans la constitution de votre holding : du choix de la forme juridique (SA ou Sàrl) à la préparation des documents constitutifs, dont les statuts, en passant par la prise en charge des formalités auprès du notaire (frais inclus) et l’inscription au Registre du commerce.
Sources officielles :
- Code des obligations (CO), État le 8 juillet 2025
- Ordonnance sur le registre du commerce (ORC), État le 1er janvier 2025
- Loi fédérale sur l’impôt fédéral direct (LIFD), État le 1er janvier 2025
- Loi fédérale sur la TVA (LTVA), État le 1er janvier 2025